Gloire au come-back des guibolles
Ce blog – vous le savez – est constamment à l’affût des tendances marquantes de la société contemporaine. Et c’est à Strasbourg, lecteur toi aussi trendsetter de ce blog, que j’ai repéré il y a une dizaine de jours le grand come-back de l’été.
Quand c’est arrivé, j’étais tranquillement assise sur un banc avec The Man, en train de savourer l’ultime clope du soir au terme d’une journée de peinture asphyxiante.
C’est là qu’il est passé, lui, le djeunz, 15-16 ans à vue de nez, avec son téléphone de djeunz collé à son oreille de djeunz, sa dégaine de djeunz, son t-shirt de djeunz fan de foot, son ton de djeunz et son langage de djeunz (cherchez pas, j’avais oublié de désactiver le mode vieille conne).
Comme il parlait fort malgré l’heure tardive, j’ai entendu de loin des bribes de sa conversation. Sa syntaxe et sa grammaire étaient approximatives, et son discours était ponctué de moult zyva.
Et puis c’est arrivé, juste quand il est passé à notre hauteur. Je vous jure, il était à moins d’un mètre, pas d’erreur possible : il l’a dit.
« Je suis à guibolles. »
(Enfin, plus précisément : « Chuis à guibolles, là, j’ai garé la caisse. »)
Une sorte d’alléluia teinté d’orgasme linguistique s’est déclenché dans ma tête et j’ai béni le djeunz avec son portable de djeunz collé à son oreille de djeunz, sa dégaine de djeunz et sa syntaxe approximative.
Si ce mot éminemment chou et pittoresque revient à la mode, mes amis, le monde n’est peut-être pas perdu.
Non-non, ne me remerciez pas pour cette exclu, ça me fait plaisir.
(Vous, je ne sais pas, mais moi, « guibolles » m’évoque instantanément ça : )
(Il y a quelques guibolles chez Renaud aussi, du reste.)