Les Piles intermédiaires

Le quotidien bordélique d'une traductrice à l'assaut des idées reçues. (Et des portes ouvertes, aussi, parfois.)

La désillusion

Je la sentais se dessiner depuis quelques semaines, mais ça y est, la désillusion est arrivée alors que j’étais à l’article de la mort déjà fort déprimée par ma quatrième rhinopharyngite en quatre mois. Et je la tiens entre mes mains, format A4, fond rouge, police ringarde.

Non, ceci n’est pas une fausse pub de Les Nuls millésime 1988. Ceci est une brochure distribuée dans les boîtes aux lettres de mon quartier il y a quelques jours.

Voilà, mes beaux espoirs sont anéantis. Moi qui pensais qu’en allant m’installer dans un pays trilingue de naissance, je partais vers un eldorado fait de traductions indécelables et de maîtrise linguistique absolue où jamais, plus jamais, je n’aurais à sortir mes cachetons pour le coeur à la vue d’une horreur mal traduite…

Eh bien non, en fait. Ici, c’est comme ailleurs. L’allemand n’utilise pas le subjonctif dans cette construction, alors pourquoi faudrait-il faire autrement en français, hein ? Et ne parlons même pas d’un petit « ne » explétif qui eût été du plus bel effet en français, hein.

Oui, car pour comprendre comment on a pu en arriver LÀ, il faut regarder l’allemand, au verso de la brochure.

Espérons juste que Luxembourg Air Rescue est plus pointilleuse dans le recrutement de ses sauveteurs. OK, je suis inutilement vache, mais la désillusion fait mal.

Ouille.

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