Mot du jour (9)
Nouveau mot du jour glané au cours d’une simu fin 2010, et que je vous réchauffe sans vergogne avec quelques semaines de retard :
polymath(e)
Contexte : Une simu, donc, où il est question d’un champion d’échecs bien connu qui est décrit en anglais comme un « Renaissance man ». Comme la traductrice et bibi hésitons quant à l’interprétation précise à donner à cette expression, une petite recherche s’impose.
Ce n’est pas : un insecte à plusieurs pattes.
C’est :
Première piste sur Wikipedia version anglophone :
Renaissance Man may refer to:
– Polymath, a person whose expertise spans a significant number of different subject areas
(…)
Wikipedia version francophone précise :
La polymathie désigne la connaissance variée et approfondie d’un nombre différents de sujets, en particulier des connaissances en art et en science. Le substantif polymathe désigne donc un individu aux connaissances variées et approfondies. On dit parfois « homme d’esprit universel ».
Le mot provient du grec polymathēs, πολυμαθής, voulant dire « connaissant, comprenant ou ayant appris en quantité », des racines πολυ- pour « beaucoup » et μαθ- pour « apprentissage ».
(…)
Un peu de contexte: le terme apparaît par exemple dans les Oeuvres complètes de Malebranche (1638-1715), mais visiblement dans un sens légèrement péjoratif :
Il existe (le saviez-vous ?) une Société polymathique du Morbihan dont le site est bourré de pubs pénible mais nous apprend des choses passionnantes (ou pas).
» POLYMATHIQUE « …
Que se cache-t-il derrière ce nom savant, dérivé de « polymathie » ?
Le mot, d’origine grecque, veut dire :
– multiplicité des connaissances,
– culture encyclopédique,
– pluridisciplinarité.
En choisissant ce vocable en 1826, les créateurs de l’association ont voulu indiquer qu’aucune science, ni aucune forme de culture ne serait négligée en son sein, avec pour champ d’application préférentiel, le département du Morbihan.
Sous la houlette de ses fondateurs, notamment le chanoine Mahé, Jean-Marie Galles, Amand Tasié ou le Docteur Mauricet, ils se sont donné pour objectif de » faire fleurir les sciences, les lettres et les arts « en joignant l’utile et l’agréable : » utile dulci « .(…)
Les travaux historiques entrepris par les savants et érudits de la SPM sont publiés régulièrement depuis 1857 dans un volume annuel. La collection, qui en est à plus de 125 tomes, constitue un ensemble exceptionnel de connaissances sur le Morbihan.
Parmi les contributions les plus importantes, on peut citer celles des archéologues Alfred Fouquet, Gustave de Closmadeuc, Louis et René Galles, James Miln et Zacharie Le Rouzic, Louis Marsille mais aussi les études historiques du chanoine Le Mené, d’Emile Sageret, de Léon Lallement, Louis Rosenzweig, Roger Grand, Pierre Thomas-Lacroix…La Société Polymathique du Morbihan, poursuit depuis 1826 le chemin tracé par ses fondateurs, en s’adaptant au contexte contemporain.
Elle reste le rendez-vous des chercheurs, des étudiants, des universitaires et des amateurs en suscitant chaque mois des travaux inédits qui ont valeur de sources essentielles pour la connaissance toujours renouvelée du passé et du présent de la Bretagne du Sud.
On trouve sur le site des comptes rendus de réunions et communications qui, y a pas à dire, donnent envie d’adhérer sans attendre.
Et les bulletins de la Société polymathique du Morbihan peuvent être consultés sur le site de la BNF, par ici, si on y tient vraiment.
Par ailleurs, sache, lecteur avide de savoir inutile, qu’il y eut même à une époque une Ecole polymathique (et son pensionnat), sise au 337 rue de Clichy à Paris, qui avait l’air assez groovy aussi dans son genre.
Les indispensables précisions lexicales de Tatie Les Piles :
Le terme polymathe est absent de la plupart des grands dictionnaires. On le retrouve uniquement dans le Littré (2e édition). On trouve cependant polymathie et polymathique dans la 8e édition du dictionnaire de l’Académie française et le TLFi.
Dixit Wikipedia, qui n’a pas tort sur ce coup (nous n’avons d’ailleurs pas retenu le terme « polymathe » lors de la simu, mais préféré caser « érudition universelle » dans le sous-titre).
Et tiens, regardons un peu ce que nous dit Wikipedia quant aux versions de ce mot ailleurs en Europe :
- Côté allemand, polymathe devient Universalgelehrter (= érudit universel) ou Polyhistor (ce dernier terme étant également connu en anglais, semble-t-il, ainsi que dans de nombreuses langues du nord de l’Europe).
- Le néerlandais, faisant fi du grec, opte carrément pour un Uomo universale très italien.
- Et en suédois, on passe au cran encore au-dessus : Universalgeni.
- Mais le mieux, c’est… le grec, qui a résolument adopté l’Homo Universalis latin.
- Il n’y a guère que le finnois qui marque sa différence avec Yleisneroksi, littéralement « esprit universel ». Nan mais.