Les Piles intermédiaires

Le quotidien bordélique d'une traductrice à l'assaut des idées reçues. (Et des portes ouvertes, aussi, parfois.)

Ostalgie totale

Deux nouveaux ouvrages dans la petite bibliothèque de la traductrice…

Quatrième de couv’ :

« Zehn Jahre nach der Vereinigung hat die in der DDR aufgewachsene Autorin ihre linguistischen Erfahrungen und Kenntnisse über die Besonderheiten des DDR-Wortschatzes in einer Mischung von sachlichen Erläuterungen und ergänzenden Kontextbeispielen wiedergegeben, ohne an einer strengen Beschreibungssprache festzuhalten. Damit wird erstmals der Versuch unternommen, nicht nur den Sprachgebrauch der SED, sondern auch den kritischen Alltagswortschatz zu beschreiben. In diesem Wörterbuch finden ostdeutsche Leser ihre Vergangenheit wieder und westdeutsche lernen, sie besser zu verstehen. »

Je n’étais jamais tombée sur ce bouquin dans mes recherches diverses et variées, il a pourtant été publié il y a une dizaine d’années. Et c’est une mine d’informations sur le parler de la RDA : acronymes, expressions de la vie de tous les jours, mais aussi locutions officielles et tournures de phrases utilisées par le régime (avec langue de bois et censure intégrées), sans oublier quelques blagues (si si) typiquement est-allemandes.

Où l’on apprend que « rabotten » (du russe « работатъ », travailler) signifiait « bosser dur » et que la Trabant était surnommée au choix « Asphaltblase », « Hutschachtel », « Karton de Blamage », « Leukoplastbomber », « mechanische Gehhilfe », « Pappe », « Plastikbomber », « Plastikpanzer », « Trabbi », « überdachte Zündkerze » ou encore « westsächsischer Lumpenpreßling ».

Fort utile pour les (innombrables) documentaires diffusés par la chaîne Kulturelle qui me fait vivre sur le quotidien des Allemands de l’Est, les méfaits de la Stasi et la Réunification !

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Quatrième de couv’ :

« Saviez-vous que deux peuples différents portent exactement le même nom : les Avars. Que les matriochkas, ces poupées gigognes très russes, sont venues du Japon au début du XXème siècle ? Voulez-vous savoir ce que mangent les Caucasiens ou avoir une liste de plus de 150 partis et mouvements politiques de Russie ? Connaissez-vous un dictionnaire qui vous dira ce qu’est un kormlenchtchik, un assomtavrouli ou un bountchouk ?
Le Russionnaire saura vous répondre. Cet ouvrage couvre, à la manière d’un dictionnaire encyclopédique, divers aspects des réalités russes et soviétiques, tant historiques qu’actuelles. Il définit plus de 3500 termes et expressions et en donne l’équivalent en langue russe. Un outil indispensable pour quiconque s’intéresse à la Russie, à son histoire mouvementée, à sa riche culture. »

Mine de rien, j’en reviens toujours à la Russie. Car mine de rien, la chaîne Kulturelle qui me fait vivre diffuse aussi beaucoup de documentaires consacrés de près ou de loin à ce pays fascinant (mais oui) – dès qu’on aborde l’Histoire du XXème siècle, difficile d’y échapper, d’une manière générale. Et mine de rien, la Russie, le russe et les Russes continuent à me passionner, même si j’ai pour l’instant abandonné l’idée de me remettre sérieusement au russe en vue d’en faire une langue de travail supplémentaire.

Ce petit bouquin sympathique m’a déjà sauvé la vie la semaine dernière pour un terme que je ne trouvais pas dans mon dictionnaire de russe et qui apparaissait dans un docu en allemand sur le retour des prisonniers de guerre détenus en URSS après la 2ème guerre mondiale (quelle vie exaltante que la mienne). Petit plus : la recherche des termes se fait au choix à partir de la graphie russe ou de l’orthographe francisée.

Mais je l’avoue, c’est aussi un achat pour le plaisiiiiiir à feuilleter tranquillou les jours de pluie, un équivalent russophile du What’s What évoqué en début d’année qui permet de tout savoir sur les différentes variétés de caviar ou les ramifications de l’administration ex-soviétique, mais aussi de découvrir qu’il existe un oscar du cinéma russe, que « bourka », en russe, désigne une large cape de feutre sans manches faite de laine de chèvre ou de mouton et portée par les bergers du Caucase, ou encore que le « rassolnik » est un potage fait de rognons de veaux, de concombres salés et de crème.

Indispensable, j’vous dis.

(Pour ceuzécelles qui n’auraient pas suivi de cours de civi allemande ou d’histoire contemporaine après 1989 et/ou qui auraient regardé d’un oeil distrait les reportages consacrés aux 20 ans de la chute du Mur l’an dernier, l’explication du titre du billet est ici.)

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